Tout à tour chronique, documentaire, fiction, Le reste du temps met en scène une jeune femme qui se cherche sous l'ombrageuse épaisseur ombrageuse d'une ville délabrée. Journaliste à Radio-Haïti, la narratrice apprend la mort de son mentor Jean Dominique, porte-parole tonitruant, qui a l'art de se faire autant d'amis que d'ennemis. Le gardien de la radio, Jean-Claude, a aussi perdu la vie.
Tout un peuple se prépare à fuir, s'inventant un ailleurs à défaut d'un avenir. Partir est un mythe auquel personne n'échappe. Au Ayizan, chic restaurant de Pétion-Ville, se font et se défont les voyages. Lucie sert les clients le jour et vend son corps la nuit. Maritou fuit la haine de Jeannette et la pitié de Clémence ses demi-soeurs. Elle vomit son angoisse et sa solitude jusqu'à sa rencontre avec Lucie. Elles s'apprivoisent jusqu'à s'aimer. Un ailleurs à soi, miroir où se tissent illusions et voeux de départ.
Retranchées dans des cités qui tirent leur nom de la légende biblique – Puissance Divine, Bethléem – des gangs de bandits pillent, violent et assassinent, en toute impunité. Celia, adolescente, cherche à survivre, tantôt en se prostituant, tantôt en faisant la chronique des femmes de la cité sur les réseaux sociaux, où elle devient influenceuse. Les villages de Dieu dit leffondrement et la banalité du mal dans cette ville de Port-au-Prince livrée à ses démons.
À Miami, trois femmes, trois solitudes, trois destins se rencontrent. Échouées dans l’errance et l’exil, ces femmes se cherchent un ancrage et un destin. Les filles ne parlent à leurs mères que pour rompre la chaîne des solitudes, pour refuser l’héritage de corvées et de servitudes. Paroles de femmes pour qui l’espoir et le bonheur sont des terres inhabitées.